Sunday, July 3, 2011

PARIS (Reuters) - La fragilisation d'une partie de l'accusation contre Dominique Strauss-Kahn et la levée de son assignation à résidence à New York ont créé une onde de choc sur les primaires socialistes françaises.

Les fidèles de l'ancien meilleur candidat du PS veulent croire qu'un possible non-lieu lui permettrait de revenir dans la course, alors que François Hollande mène sa campagne tambour battant et que Martine Aubry s'est déclarée mardi.

Un scénario rejeté vendredi soir par Harlem Désir, le premier secrétaire par intérim du PS.

"Il faut que nous continuions (...) à faire en sorte que celles et ceux qui souhaitent être candidats dans ces élections primaires puissent se présenter devant les Français", a-t-il dit. "La période de dépôt des candidatures est ouverte, mais je crois qu'il n'y a pas de raison de revenir sur ce calendrier."

La période de dépôt des candidatures se termine normalement le 13 juillet.

François Hollande a cependant créé la surprise en se disant disposé à reporter la date de clôture des candidatures à "fin juillet, voire même fin août", mais pas celle du scrutin lui-même.

Samedi, Ségolène Royal, également candidate aux primaires, a indiqué qu'un report du calendrier des candidatures ne lui "posait aucun problème" mais à condition que DSK "le demande lui-même".

ROYAL CONTRE UNE DÉCISION "INTEMPESTIVE"

"Tant que Dominique Strauss-Kahn lui-même ne demande pas une modification du calendrier, toute décision intempestive, toute annonce qui irait dans ce sens est prématurée", a-t-elle déclaré à la presse.

Les avocats de l'ex-directeur général du Fonds monétaire international ont dit leur espoir d'obtenir l'abandon des poursuites lors de la prochaine audience devant le tribunal de New York, le 18 juillet.

Son avocat français, Jean Veil, espère même une nouvelle audience surprise la semaine prochaine, bien qu'aucune charge contre Dominique Strauss-Kahn n'ait été pour l'instant abandonnée par le procureur de New York.

Martine Aubry, qui s'est réjouie à Lille que la "vérité progresse" en faveur de Dominique Strauss-Kahn, a refusé pour sa part de répondre aux questions sur les conséquences de ce rebondissement pour la primaire socialiste.

Jean-Marie Le Guen, député de Paris proche de Dominique Strauss-Kahn, a jugé lui aussi "tout à fait prématuré" d'évoquer le retour politique de son chef de file.

Deux autres candidats aux primaires, Arnaud Montebourg et Manuel Valls, n'ont vu aucune raison de changer les modalités et les dates des primaires.

DSK S'EXPRIMERA UNE FOIS "LAVÉ DE TOUT SOUPCON"

Le principal intéressé ne devrait pas se prononcer dans l'immédiat. "Il s'exprimera lorsqu'il sera en France et lavé de tout soupçon", a déclaré Me Jean Veil.

Pour le député PS Pierre Moscovici, qui a choisi de rallier François Hollande en l'absence de Dominique Strauss-Kahn, toute conjecture "serait prématurée et indécente".

"Personne ne peut dire ce que sera son rapport à la politique au sortir de cette épreuve", dit-il dans le Journal du Dimanche. "Une fois libre, il sera s'il le veut un acteur important dans la campagne, dont la voix sera écoutée."

La droite observe pour sa part la consigne de silence qu'elle s'est fixée depuis le début de l'affaire.

"Nous devons attendre sereinement que la justice américaine fasse son travail. C'est la seule conduite à tenir dans cette affaire", a déclaré le Premier ministre François Fillon vendredi à Djakarta.

Un retour de Dominique Strauss-Kahn dans la course à la présidentielle de 2012 est possible s'il est blanchi mais les révélations sur son mode de vie risquent de peser lourd, estiment des analystes.

Pascal Perrineau, directeur du Cevipof, le centre de recherches politiques de l'institut d'études politiques de Paris, est assez circonspect.

"S'il est lavé de tout soupçon, il faudra voir exactement quelles conséquences ça peut avoir sur le processus des primaires, sur un éventuel retour que je vois tout de même difficilement", dit-il.

"Cette affaire a permis de diffuser une image qui n'était pas la sienne auparavant dans l'opinion publique française, qui n'était pas informée par exemple du caractère un peu libertin de sa vie personnelle", note Gérald Bronner, professeur de sociologie à l'université de Strasbourg.



source:yahoo.fr/Gérard Bon et Elizabeth Pineau

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