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Tuesday, April 5, 2011
La France a franchi un pas en Côte d'Ivoire en engageant des hélicoptères contre les forces de Laurent Gbagbo, lundi soir, à la demande des Nations unies et au nom de la protection des civils. Lire la suite l'article
Au-delà de la question d'un départ du président ivoirien sortant, qui serait en train de négocier sa reddition selon certaines sources, Paris s'inquiète pour les quelque 12.000 Français de Côte d'Ivoire, dont 7.300 binationaux.
Les forces d'Alassane Ouattara, dont l'élection fin novembre a été reconnue par la quasi-totalité de la communauté internationale, disent avoir lancé leur "assaut final" à Abidjan.
Les derniers bastions de Laurent Gbagbo ont été bombardés lundi soir par des hélicoptères français et onusiens, qui ont pris pour cible des blindés, des lance-roquettes et des émetteurs de la radio télévision ivoirienne (RTI).
La force Licorne n'a pas procédé à de nouveaux tirs mardi matin, selon l'état-major français des armées.
Nicolas Sarkozy s'est entretenu à deux reprises, lundi soir et mardi matin, avec Alassane Ouattara par téléphone, a fait savoir l'Elysée.
La situation en Côte d'Ivoire a également fait l'objet d'une discussion entre le chef de l'Etat, le Premier ministre, François Fillon, et le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé.
Ce dernier devait être auditionné dans l'après-midi, aux côtés de son collègue de la Défense, Gérard Longuet, devant les commissions des Affaires étrangères et de la Défense de l'Assemblée nationale réunies.
DEUX FRANÇAIS ENLEVÉS
En intervenant militairement à Abidjan, la France dit agir à la demande de l'Onu, en application de la résolution 1975 du Conseil de sécurité.
"Ce n'est pas la France qui entre en guerre contre Gbagbo, qui veut coûte que coûte le départ de Gbagbo, c'est la communauté internationale qui a reconnu Alassane Ouattara comme président élu par les Ivoiriens", a déclaré mardi le porte-parole du gouvernement français, François Baroin.
"Nous sommes là dans l'application de la volonté démocratique ivoirienne et d'une résolution des Nations unies, pas dans une initiative solitaire de notre pays", a-t-il souligné, sur France 2.
François Baroin a ajouté ne pas avoir d'information supplémentaire sur les deux Français enlevés lundi dans la quartier d'affaires d'Abidjan "lors d'une attaque des forces de défense" fidèles à Laurent Gbagbo, selon le Quai d'Orsay.
"Nous sommes mobilisés et notre ambassade met tout en oeuvre pour retrouver les personnes enlevées", a dit un porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.
La France a renforcé depuis ce week-end les effectifs de la force Licorne, passés de 1.000 à 1.650 hommes, pour protéger les ressortissants étrangers d'Abidjan, dont le rassemblement a débuté à la fin de la semaine dernière.
Licorne a pris le contrôle de l'aéroport d'Abidjan en vue d'un éventuel rapatriement, qui n'est pas prévu pour l'instant.
"On n'est pas à ce stade. Les Français qui le souhaitent peuvent sortir de Côte d'Ivoire (mais) il n'y a pas d'appel à l'évacuation", a dit François Baroin.
Selon Thierry Burkhard, porte-parole de l'état-major des armées, deux milliers de ressortissants étrangers ont été rassemblés sur les différents points de regroupement à Abidjan, et environ 450 ont pu rejoindre, à leur demande, Dakar et Lomé.
Les autorités françaises ont en mémoire les troubles de 2004, qui avaient vu la communauté française prise pour cible par des miliciens, conduisant à une évacuation massive dans l'urgence.
source:yahoo.fr/Elizabeth Pineau, avec John Irish, Yann Le Guernigou et Emile Picy, édité par Gilles Trequesser